Ganesh et sa modeste umbrella

Ganesh et sa modeste umbrella
Celui qui enlève les obstacles et à qui on doit penser en premier

Welcome in India, where everything is possible ! mmh not sure !

L'oralité est un vaste sujet, c'est ainsi que la musique entre en résonnance, car elle n'est pas écrite en Inde mais transmise oralement de maître à disciple. Vous trouverez ensuite des spectacles de marionnettes qui font rêver et des contes, soit que j'ai recueillis dans un temple à Vrindaban, ou alors venant des visiteurs de passage dans la maison où j'étais, on me les a traduis en anglais ou en français, selon. J'ai même pu en faire un documentaire "Quand les dieux sont contés" ...
Enfin, quelques photos de quelques lieux, toujours plus significatrices qu'esthétiques (c'était un appareil jetable). J'ai encore beaucoup de contes dans ma valise, mais patience, j'ai repéré d'autres sites très intéressants, on a le choix ! Au bon gré de tout le monde !

samedi 27 octobre 2007

La naissance du Gange


LA NAISSANCE DU GANGE

Le démon Bali, à force d’austérités et de prières, domine les trois mondes : Swarga Loka, le Paradis céleste, d’où les dieux ont été chassés, Bhu Loka, la Terre des hommes où les cultes rendus aux dieux ont été interdits, et Patal Loka, le monde souterrain.

Les dieux viennent se plaindre auprès de Brahmâ le créateur, car les sacrifices sur terre ayant été prohibés, ils meurent de faim. Mais Brahmâ, impuissant, les envoie chez Vishnu le préservateur.

Ce dernier ne cache pas que seule la ruse pourra venir à bout de l’autrement invincible Bali. Le plan de Vishnu est de tromper le tyran en se déguisant en un jeune brahmine nain (une des incarnations de Vishnu sur terre).

Shukracharya, le maître spirituel de Bali, le prévient du danger qui le guette. Vishnu est célèbre pour ses ruses, et il va bientôt le déposséder de ses royaumes en prenant la forme d’un nain mendiant. Mais Bali rétorque à son maître qu’il ne brisera pas son vœu de charité et encore moins à cause de Vishnu qui l’honore en venant lui rendre visite.

Lors d’une assemblée entre Bali et ses ministres, Brahmacarya (Vishnu) fait son apparition et demande au roi de lui concéder un petit bout de terre où il pourrait étudier en paix. Il voudrait une terre large de trois de ses petits pas, pas plus.

Bali accepte et accomplit le rituel de circonstance. Vishnu alors se met à atteindre une taille démesurément grande.

De son premier pas, il conquiert toute la terre avec ses rivières, ses montagnes, et ses océans. Du second, les sept paradis célestes dont l’extrémité de la planète de Brahmâ. Voyant cet exploit, Brahmâ pense à préserver une telle énergie mise dans un pied. Il lave ce pied, et le liquide qui en sort est un élixir, d’où naquit une fille magnifique. Brahmâ l’adopta et lui donna le nom de Ganga.

Dépossédé de la terre et du paradis, Bali s’offrit à Brahmacarya pour le troisième pas. Renvoyé dans le monde souterrain, Bali est satisfait, et dans son humilité devient un des gardiens de Vishnu, les dieux recouvrent le paradis, et les hommes leur liberté de culte.

GANGA AU PARADIS

Ganga, jeune et charmante fille, rendait la vie des habitants des sept paradis gaie et joyeuse. Mais les compliments et l’admiration qu’on lui portait la rendirent un peu arrogante.

Un jour que Ganga était sur la planète de Brahmâ, le sage Durvasa vint les visiter. Et, pendant que le sage Durvasa se débattait contre le vent qui le découvrait, il surprit Ganga qui se moquait de lui à la vue de ses génitoires. Le connaissant irritable, les autres dieux avaient détourné le regard, mais Ganga, non.

Furieux, le sage Durvasa condamna Ganga à devoir effectuer un séjour sur terre pour la punir de son insolence, mais aussi afin de secourir les hommes qui vénéreraient la vertu de ses eaux purificatrices.

Les dieux étaient tristes du sort de Ganga.

Pourtant, les Vasus (anges gardiens des directions) y trouvèrent leur profit. Egalement condamnés à faire un séjour sur terre pour avoir volé la vache qui subvenait aux besoins de toute une communauté de sages, ils devaient éprouver la misère des hommes pour le temps d’une vie de mortel.

Ils prièrent alors Ganga d’être leur mère sur terre et de les noyer dans ses eaux pour ne pas avoir à supporter la vie sur terre.

Toujours malheureuse de sa punition, Ganga réalisait sa joie, elle allait aider les âmes tourmentées de la terre à se libérer du karma (cycles des naissances), enfin, une nouvelle vie l’attendait.

Mais pour l’heure, rien ne pressait Ganga de descendre sur terre, elle continua sa vie au Paradis en attendant qu’un être humain l’appelle en libératrice.

Du temps passa…

Bhagirath, fils du roi de la dynastie solaire, recueillit le vœu suivant de son père sur son lit de mort : « Tu as la responsabilité de reprendre la tâche entamée par sept générations de tes ancêtres qui ont échoué: à savoir se retirer dans la forêt pour invoquer Lord Brahmâ et lui demander d’amener la divine rivière Ganga sur la terre, afin d’effacer le pêché de nos ancêtres et de libérer leurs âmes. »

Bhagirath laissa le trône à ses sages et ministres dès le lendemain pour entrer dans une complète méditation de Lord Brahmâ. Son aspect physique changea, ongles et cheveux poussèrent et son corps commençait à flotter. Brahmâ apparut en personne, heureux des austérités de ce fils, et accepta de libérer Ganga pour racheter le pêché de ses ancêtres qui avaient été réduits en cendres par le sage Kapil. Mais d’abord il fallait prier Shiva, car seul le seigneur Shiva pouvait retenir dans ses cheveux les flots débordants de Ganga.

Pour appeler Shiva, Bhagirath se mit debout sur le gros orteil gauche et récita le mantra « Om namah Shivaye »

Shiva se réjouissait d’avance de la mission qui l’attendait et répondit très tôt à l’appel de Bhagirath.

Alors vint le temps pour Brahmâ d’en informer Ganga. Celle-ci refusa d’abord sous le prétexte que les hommes arrivaient dans l’ère du Kali Yuga, qu’ils allaient polluer toutes les eaux, détruire la nature et enfin la terre. Mais Brahmâ ne lui laissa pas le choix en lui rappelant la malédiction du rishi Durvasa et sa promesse faite aux Vasus.

Brahmâ ordonna à Bhagirath d’aller sur le mont Kailash chercher Shiva, pour attendre la descente de Ganga du paradis sur la terre.

Shiva avait préparé un beau réceptacle.

La descente de Ganga fut d’une force terrible, mais Shiva la canalisa parfaitement dans sa chevelure et pas une goutte n’en heurta le sol.

Ganga ne pouvait plus lutter et se sentit comme prisonnière des boucles de cheveux du seigneur Shiva. Une fois les eaux apaisées, Shiva s’assit en tailleur, sa position favorite pour entrer en samadhi (transe mystique).

« A présent, dit Shiva à Bhagirath, tu vas prendre une conque et souffler à l’intérieur pour tracer le chemin devant toi, puis tu conduiras Ganga à l’ashram du sage Kapil où reposent les cendres de tes ancêtres, elle te suivra. »

Ces paroles prononcées, Shiva libéra Ganga de sa chevelure.

Sous la forme d’une superbe vierge, Ganga suivit Bhagirath , partout où elle passait, les terres reverdissaient et la vie réapparaissait. Descendant la montagne, ils passèrent à côté de l’ashram du rishi Janu. Ganga, attirée par les mantras chantés à l’ashram du sage Janu, à l’occasion d’une grande cérémonie par le feu, ne put s’empêcher de rentrer pour regarder.

Ses eaux alors se déversèrent sur le feu sacré, les pots à prières flottaient et les gens, terrifiés, cherchaient dans l’affolement un refuge sous les arbres. Comprenant tout, le rishi Janu se mit en colère et montra à cette irrespectueuse Ganga, de quel bois se chauffaient également les hommes sages. Avec un mantra puissant, il engloutit Ganga au point qu’il n’en resta plus une goutte.

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Bhagirath, inquiet de l’absence de Ganga, rebroussa chemin jusqu’à l’ashram. Ayant pris connaissance du comportement de la jeune écervelée et de son châtiment, il intercéda auprès de Janu. Pris de pitié, le sage libéra Ganga pour aider Bhagirath. Aussitôt, la belle vierge remercia le sage : « J’étais déjà pure de l’énergie de Vishnu avec le Seigneur Brahmâ, un peu plus encore en restant dans la chevelure de Shiva, et maintenant me revoici purifiée par ton énergie accumulée durant tes pénitences. »

Peu après avoir quitté l’ashram, Ganga et Bhagirath arrivèrent dans les plaines du nord de l’Inde. Ils approchaient de l’ashram du rishi Kapil.

Le passage de Ganga grossissait la population, et laissait une atmosphère spirituelle. Les gens prenaient des bains, faisaient des oblations pour leurs ancêtres, chantaient des mantras et célébraient la présence de Ganga.

Le sage Kapil fut ravi de la venue de Ganga et la mena directement à l’endroit où reposaient les cendres des ancêtres de Bhagirath. Il assista à la scène, émerveillé : dès que Ganga toucha les cendres, les fils et l’armée du roi Sagar apparurent dans leur corps astraux divins et les sept générations du roi descendirent du paradis pour assister à cette libération. Ils couvrirent Bhagirath de fleurs.

C’est ici que le sage a décidé de bénir Ganga, là elle se fondrait avec l’océan et ses eaux ne seraient pas simplement purificatrices, elles libéreraient aussi les âmes des cycles de réincarnation pour séjourner au paradis.

Sans l’acte destructeur du sage Kapil, jamais Ganga n’aurait été appelée.

C’est en cette occasion précieuse que le seigneur Brahmâ apparut et prononça ces paroles pour Bhagirath. « Ayant perdu ta jeunesse en austérités et méditations, et désormais trop vieux pour perpétuer ta race, je t’offre la paternité de Ganga, ainsi, ton nom restera gravé dans la mémoire des hommes par delà les temps. »

« Quant à toi Ganga, tu resteras pure tant que les sages existeront et viendront se baigner dans tes eaux. »

Shri Gangaye Namah

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